Fédération de Haute-Corse

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A Aix, les citoyens veulent construire « des ponts, pas des murs »

le 16 septembre 2015

A Aix, les citoyens veulent construire « des ponts, pas des murs »

« Des migrants, j’en ai déjà assez à Aix. Il y a les sans-papiers et les Roms. J’ai mon quota… » Aux propos tenus par Maryse Joissains, Maire LR de la ville, ont répondu les appels à solidarité des centaines de citoyens massés hier devant l’Hôtel de Ville. Le rassemblement a permis aux participants d’affirmer leur solidarité avec les migrants et les réfugiés. Principal mot d’ordre : un accueil digne « par Aix et les villages de la CPA, en liaison avec l’État », ainsi que « leur accompagnement économique, social et sanitaire » liste Philippe Sénégas, Président de la section locale de la LDH. Avec pour autres revendications, la suspension et la révision des accords de Dublin (« qui imposent que la demande d’asile soit faite dans le pays d’arrivée. Irréaliste vu le nombre de demandes ») et l’organisation d’un grand débat public, les personnes présentes souhaitent qu’Aix devienne une « ville sanctuaire ». « On pourrait tous accueillir des réfugiés chez soi. Vu la quantité de nourriture gaspillée tous les jours, on aurait aucun problème à leur donner à manger » estime Souad Amal, élue d’opposition du Groupe « Démocratie pour Aix », venu en force (tous ses représentants étaient là). « On a consulté la carte des communes de la région qui sont d’accord pour accueillir des réfugiés. Aix y figure en rouge… » déplore Lucien-Alexandre Castronovo. « Pour Mme Joissains, "les réfugiés ne font pas partie de notre civilisation". C’est inacceptable ! ». « Heureux chrétiens, vous êtes sauvés ! » ironise Marc Durand (LDH), en référence à la seule concession que la Maire accepterait de faire accueillir des réfugiés, oui, mais chrétiens. « Si vous êtes athées, agnostiques, méritez-vous d’appartenir à "sa population" ? Il semble que non ! »

Maryse Joissains a tenu à clarifier sa position en publiant sur le blog des « Républicains » de la 14e circonscription, un texte où elle affirme avoir « toujours porté secours aux plus démunis. Ils sont nombreux les procès que j’ai plaidés sans demander d’honoraires ! Elles ont été nombreuses les personnes en rupture que j’ai hébergées ! ». Une solidarité dont elle confirme ne pas vouloir faire preuve à l’égard des migrants, car « notre Région, notre Ville accueillent des populations immigrées depuis des décennies et pour certaines, l’intégration est loin d’être faite », avançant parmi « ses » solutions : « Tous les pays membres de l’ONU doivent être mis à contribution pour aider les pays limitrophes des conflits et apporter à ces populations une aide massive en les sécurisant sur leurs territoires et en s’occupant d’eux au quotidien ». Des propos niant à nouveau une réalité scandée par de nombreux manifestants hier : « Nous sommes tous des êtres humains ! ».

La Marseillaise, le 16 septembre 2015

Expulsion. À Marseille pas de refuge pour un Kurde

le 16 septembre 2015

Expulsion. À Marseille pas de refuge pour un Kurde

Après 11 jours de grève de la faim et un séjour à l’hôpital, Cengiz Aktas, proche des idées du PKK, pourrait être remis à la Turquie où les attaques visant les Kurdes se multiplient.

« Nous nous sommes engagés à trouver rapidement un accord sur une liste des pays tiers d’origine sûrs. Pour l’instant, la Turquie n’est pas considérée comme sûre au vu de sa situation intérieure, notamment sur la question des Kurdes. » Jean Asselborn, Ministre des Affaires étrangères et de l’immigration du Luxembourg, pays qui occupe la présidence de l’Union européenne, était assez clair à l’issue du Conseil extraordinaire des Ministres de l’Intérieur de l’UE.

De l’autre côté des barreaux du centre de rétention du Canet, à Marseille, c’est pourtant une autre réalité qui se joue. Cengiz Aktas, un ressortissant turc d’origine kurde, en témoigne. Interpellé le 27 août lors d’un contrôle d’identité dans la rue, où il avait pu présenter son passeport en cours de validité, l’homme est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. L’expulsion vers la Turquie pourrait lui coûter cher : il avait fuit le pays en octobre 2005 pour échapper à la répression du mouvement kurde auquel participe activement sa famille. Ses liens avec le PKK lui avaient valu des gardes à vue en 1998, 2002 et 2005.

« J’ai commencé une grève de la faim le 2 septembre, j’ai tenu 11 jours et j’ai été hospitalisé », indique-t-il au téléphone, d’une voix faible. Après avoir frôlé la mort, il a recommencé à s’alimenter. Retour à la case centre de rétention. « Je n’arrive plus à manger, j’ai très mal au ventre et je vomis », poursuit-il, tenaillé par la crainte d’une expulsion prochaine.

Sur sa route depuis la Turquie jusqu’à Marseille, il a pourtant demandé l’asile à deux reprises. Une première fois en République Tchèque après une arrestation, sans obtenir gain de cause, et une seconde, en 2009, en France. Nouveau refus. En cause : des déclarations insuffisamment précises sur les risques qu’il encourait en Turquie. « Toutes les voies de recours sont épuisées et pourtant la situation là bas est encore pire que quand je suis parti », insiste Cengiz Aktas.

Renvoyé dans un bourbier ?

En effet, une escalade de violence a lieu en Turquie depuis les dernières élections législatives où le parti progressiste pro-kurde HDP avait réalisé une percée suffisante pour empêcher Recep Tayyip Erdogan, Premier Ministre islamo-conservateur, d’entre- prendre les réformes constitutionnelles qu’il souhaite.

Des attaques répétées contre les locaux du HDP par des ultranationalistes turcs et des lynchages de militants kurdes se sont multipliés, dans un contexte de préparation des législatives anticipées qui auront lieu le 1er novembre.

L’armée turque a par ailleurs imposé à la ville de Cizre un blocus de plus d’une semaine après des heurts avec de jeunes militants du PKK. Ce qui faisait dire aux Kurdes de Marseille, manifestant jeudi dernier pour sa levée, que le comportement du gouvernement turc à l’égard de Cizre était comparable « à celui de Daech pour Kobanê ou d’Israël pour Gaza ». C’est dans ce genre de bourbiers que le pays des droits de l’Homme pourrait renvoyer l’un des leurs après avoir tant communiqué sur l’accueil des réfugiés.

Léo Purguette (La Marseillaise, le 16 septembre 2015)

Asile ! C'est un droit !

le 15 septembre 2015

Rassemblement sous l'Ombrière du Vieux-Port
Marseille

Mercredi 16 septembre à 18h

Ensemble, nous demandons :

  • Que tous les réfugiés soient accueillis dans des conditions respectueuses de leur dignité.
  • Une suspension des accords de Dublin et leur révision.
  • L’organisation d’un grand débat public sur la question des réfugiés.

Premiers signataires : MRAP13 - CIMADE - LDH13 - Pastorale des migrants - ATTAC Marseille - CCFD Terre Solidaire - Marseille autrement - Emmaüs Pointe rouge - Rencontres tsiganes - FSU13 - SGEN CFDT - Solidaires 13 - CGT 13 - CGT Éduc’Action 13 -  SAF - Asso Front de gauche - Ensemble ! - EELV PACA - PCF - NPA - Palestine 13 - RESF - Fédération Léo Lagrange - Marche Mondiale des Femmes 13 - Ballon Rouge - Résister aujourd'hui - Amoureux au ban - Mouvement de la Paix.

Réfugiés. L’humanité qui nous est commune

le 14 septembre 2015

Réfugiés. L’humanité qui nous est commune

Un « rassemblement citoyen » de soutien a réuni plusieurs centaines de personnes hier soir sous l’ombrière du Vieux Port.

De simples feuilles A 4 avec l’inscription « Bienvenue aux réfugiés » de toutes les couleurs, une forêt de pancartes, bricolées autant que généreuses, dont l’une, au drapeau tricolore, ornée de ces mots : « Accueillons les migrants, prenons soin d’eux », d’autres avec cette photo glaçante du petit Aylan, « échoué » sur une plage de Turquie, un drapeau syrien, des enfants, des ados, ou des familles : le « rassemblement citoyen » organisé hier soir sous l’ombrière du Vieux-Port, c’était tout cela. Une image de cette diversité que certains ne veulent pas voir. « Pour moi c’est naturel de venir ici pour exprimer mon soutien aux réfugiés », confie Elena, presque surprise qu’on puisse lui demander son avis. « A moitié jordanienne, à moitié espagnole », comme elle se définit elle-même dans un grand sourire, avant d’ajouter « mes grands parents étaient palestiniens ». Elena, venue avec ses enfants (« je leur ai expliqué qu’on a la chance de vivre dans un pays qui nous donne tout ») est à la fois Marseillaise et citoyenne du monde à sa manière. L’arrivée des réfugiés ? « Je vois ça comme une opportunité pour la France, ce sont des gens qui ont des diplômes. Au lieu d’être obligés de payer tous ces passeurs, ils pourraient créer de l’emploi, apporter quelque chose à la France, surtout dans une situation de crise économique, ce ne sont pas des gens venus ici pour profiter du système mais pour vivre dignement ».

Quelques mètres plus loin, Pierre, en compagnie de son fils Noë juché sur sa trottinette, transmet un message analogue : Marseillais depuis 1992 (« je suis tombé amoureux de cette ville »), il n’oublie rien de son passé familial : « mon arrière grand-père est mort de dysenterie dans les rues d’Istanbul, nous on est là parce que des gens nous ont accueillis, aujourd’hui nous sommes une famille "bien française", on a du boulot ». De ses origines mêlées, « turques judéo-espagnoles du côté de ma mère », Pierre qui travaille dans le secteur culturel a gardé des traces : « toutes les histoires d’exil, de guerre me touchent ». Car, comme le rappelaient les pancartes dénonçant les massacres commis par « les bombes d’Assad », le sort des réfugiés syriens est d’abord une affaire de guerre. « La Syrie est en plein chaos et souvent les pays occidentaux n’y sont pas pour rien, les réfugiés ne sont pas là pour chercher des allocs, ils fuient une guerre », souligne Gwenaël Kervajan, organisateur de ce rassemblement « convoqué » sur facebook. A ceux qui pensent qu’il « vaudrait mieux s’occuper d’abord de nos SDF », ceux qui « d’ailleurs, sont les premiers à dénoncer l’assistanat », les quelques centaines de citoyens présents hier soir sous un ciel menaçant ont répondu que l’humanité était une et indivisible. Avant de respecter une minute de silence pour le petit Aylan « et tous ceux qui se sont noyés dans cette mer Méditerranée ». Cette mer qui nous est pourtant commune.

Jean-François Arnichand (La Marseillaise, le 14 septembre 2015)

Ce matin, l’assemblée plénière du Conseil régional sera consacrée à cette question de l’accueil des réfugiés.

Migrants. Gaby Charroux, Maire de Martigues : « nous sommes prêts à faire un effort »

le 13 septembre 2015

Migrants. Gaby Charroux, Maire de Martigues : « nous sommes prêts à faire un effort »

Gaby Charroux, Maire de Martigues (PCF) et Député de la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône a participé hier à la réunion sur l’accueil des migrants au Ministère de l’Intérieur. Introduite par Bernard Cazeneuve, cette réunion a été conclue par le Premier Ministre Manuel Valls : « il y avait beaucoup de Maires, de sensibilités diverses (même un élu FN qui est intervenu, à sa manière, et s’est fait huer), ainsi que des représentants d’organismes comme l’Ofpra, Adoma, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale [présidée par Louis Gallois] ». A l’issue de cette réunion, Gaby Charroux prend acte de la promesse d’un accompagnement de la part de l'État, à hauteur de « 1.000 euros par logement et par personne » et de l’affirmation de certains grands principes comme « le respect de la convention de Genève » ou le fait que « la France ne doit pas être refermée sur elle-même, ce qui est positif à mes yeux ». Cependant, « comme l’a relevé l’intervenant de l’ANECR (Association nationale des élus communistes et républicains), Dominique Adenoot, l’Allemagne a prévu 6 milliards de fonds publics pour accueillir plusieurs centaines de milliers de migrants, chez nous le compte n’y est pas et les Centres d’accompagnement des demandeurs d’asile souffrent déjà d’une insuffisance de places, on fait beaucoup appel à la débrouillardise, publique et privée, en termes de chambres, d’accueil ». Gaby Charroux qui relève que l’on s’achemine plutôt vers le chiffre de 30.000 migrants sur deux ans (« ce qui n’est pas une vague ») considère que « les engagements de l'État sont en train d’être construits, avec une intention de mobilisation des services mais il va falloir qu’on aide les communes ». Celle de Martigues, en tout cas, est « prête politiquement et philosophiquement à faire un effort », rappelle-t-il, avec la nomination d’une personne référente et « une plate-forme pour les associations et les particuliers qui pourrait être basée à la Maison de la vie associative que nous inaugurerons le 18 septembre ».

La Marseillaise, le 13 septembre 2015

Fête de l'Humanité 2015. Rompre avec les logiques guerrières qui poussent à l’exode

le 12 septembre 2015

Fête de l'Humanité 2015. Rompre avec les logiques guerrières qui poussent à l’exode

Débat. La question des réfugiés était au cœur de l’Agora de « l’Humanité » hier. Échanges entre progressistes des deux rives de la Méditerranée.

« J'ai un problème avec la notion de crise migratoire. Nous sommes en réalité confrontés à la faillite lamentable d'un modèle de développement. Un monde d'hypocrisie, de mensonges », pose d'emblée Aminata Traoré, ancienne Députée malienne en introduction du débat sur la question des réfugiés hier à l'Agora de l'Humanité. « Il s'agit ici de la centralité de l'humain, de sa dignité », poursuit-elle, indignée par la distinction naissante entre « bons » et « mauvais » migrants. « Les Africains de l'Ouest seraient des migrants économiques. Mais qu'est-ce que ça veut dire. Nous aussi nous sommes des blessés de guerre, de la guerre économique, du système capitaliste », lance- t-elle.

L’austérité, un mur

En écho, un militant associatif de Calais témoigne des difficultés : « Faire que de l'humanitaire, c'est dédouaner l’État, il faut mener le combat humanitaire et politique de front ». Et de la complexité de la situation : « On fait croire qu'il y a des migrants parce qu'il y a des passeurs, c'est le contraire. » Pour lui la jungle de Calais est « une poudrière, elle risque d'exploser dans les semaines qui viennent ». Sikandar, un Afghan qui y vit, complète : « Tous les gens cherchent un endroit pour dormir, quand ils trouvent un abri ils n'ont pas de nourriture, d'eau. Ça concerne 4.000 personnes, des femmes et des enfants. Quand j'ouvre mes yeux j'ai la guerre en face. » Et dans le dos.

Matthias Birkwald, Député de Die Linke, n'est pas dupe sur la générosité spontanée d'Angela Merkel : « Ce qui a facilité l'attitude de la chancelière c'est que les capitalistes allemands se plaignent du manque de main-d'œuvre à cause de la démographie négative allemande. » Tout en se réjouissant de la réaction des Allemands, il craint un tri sélectif des réfugiés : « Nous nous élevons contre une forme de racisme à la qualification. »

Barbara Spinelli, Euro-Députée italienne de la Gauche unitaire européenne, affirme pour sa part : « Il y a des pays comme l'Italie, comme l'Espagne, comme la Grèce qui ne peuvent pas affronter ce problème démographique car ils sont sous la tutelle de l'austérité. » Même son de cloche chez une Conseillère de la Ministre des Affaires étrangères de Syriza : « Il y a une xénophobie montante, je ne suis pas très optimiste. Juncker a dit qu'il faut tous affronter ce problème. Si on a des politiques d'austérité, comment va-t-on mener une politique de migration ? Finalement est-ce qu'on a le pouvoir de changer si on est pas tous ensemble, nous les progressistes ? »

En conclusion, Marie-Christine Vergiat, Députée européenne du Front de gauche fait appel à Gramsci pour prêcher le « pessimisme de l'intelligence et l'optimisme de la volonté ». Elle martèle : « Elles sont où les belles valeurs européennes que l'on nous vend ? S'il y a besoin d'argent ? Et bien redistribuons les richesses. »

Léo Purguette (La Marseillaise, le 12 septembre 2015)

Les Kurdes en quête d’humanité à la Fête

Nesrin Abdullah, commandante des unités de protection des femmes à Kobanê est annoncée demain sur la grande scène de la Fête de l’Humanité. Avant cela, les militants kurdes s’activent autour de leur stand dans le village du monde pour alerter sur la situation d’urgence en Syrie mais aussi en Turquie.

« Je voudrais être ici pour présenter notre culture parler de notre histoire mais je ne peux pas, je suis pour les enfants de Kobanê, pour les femmes du Rojava. Nous avons dans nos mémoires des milliers d’images similaires à celles du petit enfant qui a ému le monde », témoigne avec colère Iscan Suna, une militante qui diffuse dans les allées de la Fête des ouvrages du collectif Solidarités féministes Kobanê. « Nous ne voulons pas que les Kurdes partent pour se réfugier en Europe, les Kurdes veulent vivre libres dans leur pays, ils combattent pour ça mais personne ne les aide », insiste-t-elle. De son côté, Bérivan du Conseil Démocratique Kurde, s’alarme de l’escalade en cours en Turquie après la décision de Recep Tayyip Erdogan de convoquer de nouvelles élections faute d’une majorité suffisante pour engager une modification constitutionnelle. « La ville de Cizri, subit actuellement un blocus de l’armée depuis 9 jours », témoigne Bérivan. Le gouvernement turc le justifie par sa lutte contre le PKK qu’il accuse d’avoir rompu le processus de paix. « Une quarantaine de personnes ont été tuées, les habitants ne peuvent pas sortir, pas même pour enterrer leurs morts qu’ils rafraîchissent avec des glaçons ou placent dans des congélateurs. C’est inadmissible », s’indigne-t-elle en rappelant l’appartenance de la Turquie à l’Otan pour expliquer l’inaction du reste du monde.

« Des ultranationalistes s’en sont pris au parti légal HDP, dont nous accueillerons deux Députés à la Fête », ajoute-t-elle, décrivant une forme de guerre civile « décrétée par Erdogan » en vue des législatives anticipées le 1er novembre. Dénonçant une « complicité de la Turquie avec Daech contre les Kurdes », elle appelle « l’Occident et l’ONU à assumer leurs responsabilités pour faire cesser l’inhumanité qui règne ».

La Marseillaise, le 12 septembre 2015

En bref

Irakiens libres. Au nez et à la barbe des forces qui souhaitent imposer un ordre moyenâgeux en Irak, les participants du stand de Tareek al Shaab, « la voie du peuple », journal irakien ont dansé et chanté un hymne à la liberté.

Toujours Charlie(S). Une place du 11 janvier 2015 a désormais droit de cité à la Fête de l’Humanité au côté de l’avenue avenue Angela-Davis ou de l’avenue Jean-Jaurès. L’Humanité qui entretenait avec les dessinateurs assassinés des liens d’amitiés, a décidé de mettre leurs productions à l’honneur. Sous l’Agora de l’Humanité ce sont sur d’immenses calicots que leurs dessins s’affichent. À la cité du livre, le docteur Patrick Pelloux participait à un débat avec l’équipe actuelle de Charlie. Entre émotion et combativité.

« La Marseillaise » s’invite à la Fête. À la cité du livre, le stand de La Marseillaise ne passe pas inaperçu. Au programme : un 4 pages spécialement édité pour l’occasion et la poursuite de l’atelier-photo #MaMarseillaise. Objectif : permettre aux visiteurs d’exprimer leur soutien à notre journal à travers des messages écrits sur une ardoise rendue célèbre par l’association des Amis de La Marseillaise. L’occasion de réaliser des abonnements numériques et de recueillir des chèques de soutien. Pour suivre l’atelier rendez-vous sur Twitter @Amisdelamars.

La Marseillaise, le 12 septembre 2015

La commune de Martigues prête à accueillir des familles

le 11 septembre 2015

La commune de Martigues prête à accueillir des familles

Engagement. Gaby Charroux, Député-Maire, a fait part des propositions qu’il portera samedi au Ministère de l’Intérieur. Une cellule de crise a été créée.

Dès lundi, Gaby Charroux, Député-Maire de Martigues, avait fait part de la volonté de « s’inscrire dans les dispositifs qui doivent être mis en place pour accueillir ces populations », persuadé que les Martégaux « sauront montrer toute leur solidarité ». « J’ai déjà été interpellé par des habitants prêts à accueillir des familles ou, s’ils n’ont pas la place, à proposer du linge ou des meubles » confirme-t-il, rappelant incidemment que Martigues comme la France « s’est construite sur des vagues d’immigration ». Même si pour lui ça ne change rien, Gaby Charroux tient à préciser que « migrants et réfugiés, ce n’est pas pareil. Les uns fuient la misère ou des conditions de vie dramatiques, les autres fuient la guerre. Il n’empêche, 360.000 personnes ont traversé la Méditerranée. Combien de victimes dans cette mer qui est en train de devenir un cimetière ? »

Qu’est-ce qui nous préoccupe? Quelle réponse ? Martigues a donc décidé de créer une cellule de crise « comme on l’avait fait avec les familles Roms et l’aide du sous-Préfet Simon Babre, pour régler cette question avec dignité ». Travail avec les bailleurs sociaux et les foyers d’accueil, places disponibles dans les écoles, prise en charge sanitaire et sociale, Gaby Charroux veut réunir tous les partenaires (État, Éducation nationale, hôpital, bailleurs sociaux) pour recenser au mieux les besoins et y répondre. Il souhaite aussi mettre en place une plateforme de coordination avec le monde associatif (Secours catholique, Secours populaire, LDH, Maisons de quartier...) et des particuliers pour coordonner l’accueil de familles.

Une situation érable

Parmi les propositions qu’il fera samedi à Bernard Cazeneuve, il y aura celle d’assouplir les règles d’admission pour les bailleurs sociaux. « On ne peut pas demander des acomptes ou réclamer des bulletins de salaire. La Préfecture a des contingents de logements sociaux qu’elle peut réquisitionner ». Il souhaite aussi une « mise en place administrative pour un véritable plan d’accueil et un suivi ! Si le droit est appliqué, il y aura une vraie intégration ». Mais cela ne peut pas se faire sans l’aide financière de l’État : « c’est un attachement aux principes constitutionnels, mais c’est aussi un devoir: la politique d’accueil, d’asile et d’immigration est une loi régalienne ».

Plusieurs questions seront donc à régler samedi matin place Beauvau, notamment quelles communes accueilleront des réfugiés et combien. « Mais on ne sera pas submergés par les arrivants. On parle de 24.000 réfugiés sur deux ans et sur tout le territoire. C’est facilement gérable » affirme le Député-Maire. Pour lui, un autre problème se pose : celui des frappes aériennes. « Qui on vise ? On voit bien que ce n’est pas simple. Daesh s’en prend aux Kurdes, comme la Turquie, mais pas au gouvernement syrien. La guerre, c’est toujours une mauvaise aventure » dit-il en évoquant « des expériences hasardeuses et des situations catastrophiques pour les populations et les États en Afghanistan, en Irak, en Libye... La solution est forcément diplomatique et économique ».

Nathalie Pioch (La Marseillaise, le 11 septembre 2015)

Rassemblement. « L’aide aux réfugiés: une mission d'État que j’assume avec plaisir »

le 10 septembre 2015

Rassemblement. « L’aide aux réfugiés: une mission d'État que j’assume avec plaisir »

Des associations militantes mais aussi des travailleurs sociaux ont ouvert le débat avec les Marseillais sur l’accueil des réfugiés : une mission obligatoire de l'État, pas une option.

Une table, quelques gâteaux, deux bouts de scotch et des cartes du Haut Commissariat aux Réfugiés qui affichent les taux d’obtention du statut en Europe (la France n’est pas en tête) ou les pays qui autorisent les demandeurs d’asile à travailler (la France ne le fait plus depuis 1991). Hier, des associations se sont rassemblées sur le Vieux-Port à Marseille pour interpeller la population au sujet des réfugiés : la CIMADE, le réseau éducation sans frontière, Rencontres Tsiganes… mais aussi des travailleurs sociaux œeuvrant dans des CADA (Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile) bien décidés à dire la réalité de leur métier. « Je suis là pour casser les idées reçues sur les réfugiés qui ne seraient là que pour percevoir les allocations, piquer le travail des autres… » pose Pauline Hourlier qui travaille dans le CADA de Saint-Charles. « J’accompagne des jeunes hommes de 18 à 25 ans. Ce sont des personnes adorables, sans aucun problème de comportement. Quand ils obtiennent le statut ils se retrouvent cantonnés à de petits boulots dans l’insertion, bien moins que ce à quoi ils auraient pu prétendre dans leur pays. Mais ce pays, ils ont du le fuir et ils ne l’ont pas fait par plaisir, mais parce qu’ils étaient en danger à cause de ce qu’ils pensent, de leur religion, de leur sexualité… »

« Confiante dans l’opinion publique »

Si les clichés existent, Christine Ponsin, chef de service dans le CADA Jane-Pannier reste « confiante dans l’opinion publique. Le problème est qu’on ne lui demande jamais son avis. Demain [aujourd’hui], la journée d’étude sur le sujet organisée à la Villa Méditerranée en présence du ministre n’est pas ouverte au public ». Et de développer son propos « Quand l’opinion découvre la photo de l’enfant mort sur la plage turque, elle se doute bien que ce n’est pas le premier et qu’il n’y a aucun doute sur ce qu’il fuyait. En revanche, elle a besoin d’entendre des propos précis. Comme le fait que cela résulte de la politique de visa, que cette politique tue. Ou encore que l’asile, ce n’est pas n’importe quoi, que cela est régi par la Convention de Genève, que cela résulte de droits, pas d’une éventuelle bonne volonté ». Lancée, celle qui gère une petite structure d’une quarantaine de places où elle jongle pour boucler un budget de 25 euros à la journée (comprenant le logement, la masse salariale des travailleurs sociaux, l’allocation pour le demandeur d’asile et la rémunération des traducteurs), ne s’arrête plus : « j’effectue une mission d’État par délégation et je l’assume avec un grand plaisir ». Et de s’emporter au sujet de l’appel à la solidarité nationale : « l’État se décharge de manière décomplexée -je sais que c’est une formule de Sarkozy mais on peut la réutiliser- sur la population, les communes… n’assumant plus ses responsabilités et remettant en question le travail des associations. Or, nous représentons deux millions de salariés et nous avons des valeurs. C’est peut-être même ça le problème, car on refuse de voir l’État comme un seul financeur ». La question des finances est un sujet d’inquiétude pour ces travailleurs sociaux. La mise en concurrence des différentes structures dans le cadre d’appel d’offres pour obtenir les financements d’État risque de se compliquer encore avec la volonté du gouvernement de mettre en place des structures pour « cantonner » les déboutés du droit d’asile et s’assurer qu’ils ne disparaissent pas dans la nature.

« Le problème, c’est pas les réfugiés, mais ceux qui nous ruinent d’en haut »

Devant le métro, quelques personnes s’arrêtent volontiers, lisent, engagent la conversation. Une natte de plage dans son panier, une enseignante parcourt rapidement les panneaux et commente : « Nous sommes des Phocéens, une cité du mélange, xénophiles par nos racines ». Puis d’ajouter sans angélisme : « après… les circonstances économiques font que les gens sont exaspérés ». Une exaspération que Pierre et Dario, deux jeunes étudiants venus spécifiquement pour l’événement, ont du mal à comprendre. « Cela a toujours été un argument… c’est classique, l’étranger qui pique le boulot. Mais le problème ce n’est pas les réfugiés, c’est plutôt ceux qui nous ruinent d’en haut. C’est quand même pas la faute des Juifs si les Allemands étaient au chômage ». Dans leur sphère étudiante respective, le sujet ne motive pas les foules. « Ils ont conscience de la gravité de la situation, sont informés, mais ne réagissent pas » développe Dario avant d’estimer : « cela ne les touche pas d’assez près pour qu’il y ait l’empathie nécessaire à une réaction ». « Moi, en sciences… Ils ne s’intéressent qu’à la science. Mais globalement, à Marseille, les étudiants sont dépolitisés » déplore Pierre. Les deux jeunes sont aussi exaspérés par l’annonce de quotas : « pourquoi les compter ? Pourquoi fixer des conditions ? C’est toujours la même question de l’ouverture des frontières même si, indéniablement, la question devient de plus en plus grave ».

160.000 réfugiés accueillis en Europe durant les deux prochaines années : le sujet fait aussi réfléchir un couple de retraités qui écoutent consciencieusement Pauline Hourlier leur parler du Liban où « les réfugiés représentent un quart de la population et nous, en France, nous ne serions pas capable d’en accueillir plus ? » et acquiescent avant de dire leur trouble d’avoir entendu des Maires affirmer ne vouloir recevoir que des réfugiés… Chrétiens.

Angélique Schaller (La Marseillaise, le 10 septembre 2015)

Jean-Pierre Cavalié. « Il n’y a pas que de la xénophobie »

Entretien avec le co-délégué régional de la Cimade sur la notion de « réfugiés ».

La Fédération nationale d’associations de solidarité (Fnars) organise aujourd’hui à la Villa Méditerranée à Marseille une journée d’étude sur la réforme de l’asile. L’occasion de dépasser l’émotion en compagnie Jean-Pierre Cavalié, de la Cimade Paca, pour cerner les enjeux.

La Marseillaise. Face aux drames quotidiens de migrants aux portes de l’Europe, certains distinguent les notions de « réfugié » et « migrant économique » ?

Jean-Pierre Cavalié. Ce genre de distinction ne tient pas, ni dans les faits, ni dans le droit. António Guterres, haut commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés, l’a rappelé, tout comme le Secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon. Dans les faits, les causes de départs des migrants sont multiples : économique, politique, environnementale, existentielles… Toutes ces raisons s’entremêlent. Il y a par exemple des cadres qui font ce choix parce qu’ils vivent dans des sociétés bouchées. Quant aux régimes dictatoriaux, ils sont répressifs en priorité envers les pauvres… Bien sûr, quand on reçoit des demandes d’asile, c’est la dimension politique qui est mise en avant, avec les persécutions que cela suppose. Mais les droits fondamentaux, qui sont universels, reposent sur deux piliers : les droits civiques et politiques.

La Marseillaise. Que fait-on en Paca pour accueillir ces réfugiés ?

Jean-Pierre Cavalié. De notre point de vue, ce qui se fait n’est pas suffisant. Mais, au-delà des discours ambiants, il n’y a pas que de la xénophobie. Nous avons été frappés durant l’été. Car nous avons reçu des appels de personnes choquées de ce qu’elles voyaient et voulaient agir. Cinq personnes, qui avaient des appartements vides, ont même proposé de les mettre gratuitement à disposition de réfugiés. Certains villages aussi se mobilisent pour devenir des « villages refuges » : dans les Hautes-Alpes, à Rosans par exemple. Mais aussi dans les Cévennes… A chaque fois, c’est voté en Conseil municipal.

La Marseillaise. Que penser des initiatives qui, soudain, se multiplient ?

Jean-Pierre Cavalié. Il me semble qu’il faut être vigilants par rapport à certains discours qui font appel à la générosité. Je pense aussi aux propos de Jean-Pierre Raffarin qui a suggéré récemment de repeupler les campagnes en faisant venir des migrants… Ce serait un déplacement de population autoritaire. On peut aussi s’inquiéter des risques de voir certaines personnes faire des affaires autour de cela. Il vaut mieux que la mobilisation s’opère au niveau d’une collectivité. Du moins si c’est en accord avec la population et avec les migrants concernés.

Propos recueillis par Marjolaine Dihl (La Marseillaise, le 10 septembre 2015)

Martigues, terre de solidarité

le 08 septembre 2015

Martigues, terre de solidarité

« La crise inacceptable que vivent depuis des mois des centaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants réfugiés suscite aujourd’hui une émotion qui oblige enfin les autorités internationales à prendre en considération leur situation » souligne le Député-Maire de Martigues, Gaby Charroux (PCF). « La France, Martigues, doivent dans ce moment douloureux, montrer leur solidarité et jouer leur rôle de terre d’accueil comme elles l’ont toujours fait dans l’Histoire. En tant que Maire, dès aujourd’hui, je veux m’inscrire dans les dispositifs qui doivent être mis en place pour accueillir ces populations. À l’initiative du Gouvernement, une réunion se tient ce samedi au Ministère de l’Intérieur. J’ai l’intention d’assumer toutes mes responsabilités en faisant des propositions concrètes. Je sais que les Martégaux et la communauté martégale sauront montrer tout leur attachement et leur solidarité à l’accueil de ces familles, de ces femmes, hommes et enfants esseulés, fuyant la guerre et ses atrocités ».

La Marseillaise, le 8 septembre 2015

Migrants. Déclaration de pierre Laurent

le 05 septembre 2015

Migrants. Déclaration de pierre Laurent

Face à ce que l'on appelle le drame des migrants, en réalité le drame de centaines de milliers de réfugié-e-s qui fuient la guerre, le chaos, et la misère, notre colère et notre émotion sont immenses. Pour les communistes, la première des urgences est sans tergiverser la solidarité et le devoir d'accueil.

Tous ces derniers mois, souvent bien seuls parmi les formations politiques, nous avons combattu des discours pleins d’égoïsmes et de haine, en exigeant le changement de politique de la France et de l'Europe. J'avais alerté, après la visite des camps de réfugiés près de Kobané, à l'automne 2014, sur la détresse de ces milliers de réfugiés alors entassés dans ces camps sans aucune aide internationale. Nos appels sont restés lettre morte. Nous dénonçons depuis des mois la construction de murs tout autour de l'Europe forteresse, des murs en durs, et des murs dans les têtes, un dangereux cocktail de haine et de fils barbelés. Et nous avons sans cesse questionné : quel monde inhumain sommes -nous en train de construire ?

Aujourd'hui, enfin, grâce à l'engagement citoyen devant l'insoutenable, grâce aux initiatives de nombreuses forces démocratiques en Europe, grâce à l'engagement du Pape et au changement de posture de certains États Européens, les verrous de l'égoïsme sont en train de sauter. Nous saluons le réveil des consciences, et toutes celles et tous ceux qui en sont les artisans. Le temps a été trop long, il a coûté trop cher en vies humaines : 29000 morts en Méditerranée et aux portes de l'Europe.

Aujourd'hui la France doit s'engager en actes et pas seulement en mots. Nous demandons que notre pays :

  • respecte la convention de Genève sur les réfugiés et mette aux normes du Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU des centres d'accueil en doublant leurs capacités.
  • mette en place des dispositifs de soutien médico-social, des parcours d'insertion professionnelle et de scolarisation des enfants dans le respect des droits des enfants tel qu'il est défini par la convention de l'ONU
  • soutienne la mise en place du réseau des villes solidaires lancé par la mairie de Barcelone et les villes françaises qui s'y engagent
  • remette à plat les politiques de visas de l' UE et demande l'abrogation de la directive de Dublin
  • dote de nouveaux moyens Frontex pour assurer un accueil digne des migrants avec la mise en place de parcours plus sûrs.

Les élus communistes, les villes à direction communiste, qui ont une grande tradition d’accueil des réfugiés et migrants et ont déjà pris de nombreuses initiatives ces derniers mois, vont s'engager avec plus de force encore dans ce devoir de solidarité, en faisant partager leurs expériences.

J'appelle tous les communistes français à s'inscrire dans toutes les initiatives citoyennes, locales, départementales, régionales, nationales et internationales de solidarités concrètes. La fête de l'Humanité s'annonce comme un grand moment de mobilisation.

Nous exigeons également de la France qu'elle cesse d'alimenter les logiques de guerre qui sont à l'origine des terribles drames et du chaos que fuient ces réfugiés. La France semble s'engager dans une nouvelle escalade sans aucun mandat de l'ONU, tandis qu'elle reste silencieuse face à la répression du gouvernement Erdogan contre les kurdes. La France doit d'urgence prendre de nouvelles initiatives pour des solutions de paix dans toute la région. La France, dont la responsabilité est engagée dans la déstabilisation de la Libye et les engrenages guerriers de la région, doit changer la nature et les objectifs de son engagement.

Le 21 septembre est la journée mondiale pour la Paix. Cette année, nous appelons à en faire une grande journée d'actions et de mobilisations, pour la Paix, la solidarité avec tous les migrants, dans tout le pays.

Face à la tragédie inhumaine que nous vivons, les communistes se sentent pleinement engagés pour la paix, contre la guerre et la barbarie, pour la solidarité et l'accueil des réfugiés dans notre pays, la France.

Pierre Laurent
Secrétaire national du PCF, Président du Parti de la Gauche Européenne
31ème édition de la fête des communistes de Béziers -en résistance à la haine du FN-
 
 
 
 
 
 
Bienvenue sur le site de la Fédération du Parti Communiste Francais de Haute Corse
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