Fédération de Haute-Corse

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Expulsions. L’attente tragique d’un immigré désemparé

le 18 juin 2015

Expulsions. L’attente tragique d’un immigré désemparé

Daouda Diarlé, incarcéré au centre de rétention du Canet depuis le 26 mai, risque une expulsion imminente.

Le rassemblement de la dernière chance ? Peut-être pas, si l’on en croit celles et ceux qui se sont rassemblés hier devant le centre de rétention du Canet où il « séjourne » depuis le 27 mai, pour protester contre une expulsion qui pourrait être imminente. Mais qui a été finalement reportée in extremis.

Daouda Diarlé, citoyen d’origine mauritanienne, vit en France aux côtés de son père malade depuis 2004. Histoire banale et tragique d’un sans-papier sans problème. « Ayant reçu une convocation en préfecture au nom de son père, Daouda s’y rend et est immédiatement interpellé et conduit au centre du Canet », déplore  Soraya, animatrice du comité des chômeurs CGT. « Depuis, il refuse de se nourrir et est assisté par un médecin. »

Sur fond de lepénisation des esprits

Son expulsion reste cependant toujours d’actualité, malgré les efforts des militants de partis, de syndicats, de mouvements ou d’associations (Ensemble, Parti de gauche, PCF, Rouges vifs, RESF…) pour qui les droits de l’Homme passent avant les calculs électoraux sur fond de lepénisation des esprits. Des élus, comme les Conseillers d’arrondissements Marion Honde-Amiar et Samy Jhosua, ont aussi répondu à l’appel de détresse de Daouda Diarlé. « Il faut qu’il reste avec nous, que le Préfet fasse entendre sa voix », déclaraient-ils. Jusqu’à cette date, celui-ci était resté muet. Même Philippe Pérollier, l’avocat de Daouda, se disait scandalisé d’un tel mutisme. « Le 1er juin, nous avons pourtant déposé un recours devant le tribunal administratif de Marseille, recours qui doit suspendre le départ de M. Diarlé pour son pays d’origine. Il avait été rejeté sous le motif grotesque que je n’apportais pas la preuve de la date précise prévue pour son expulsion. »

Un contexte particulièrement crispé

Philippe Pérollier indique cependant qu’à la dernière minute la Préfecture aurait annulé le vol qui devait emmener Daouda Diarlé aux premières heures de la matinée, reconnaissant la validité du recours suspensif de l’avocat qui se réserve le droit de déposer une plainte contre X pour tentative d’abus d’autorité. Et l’attente tragique de cet immigré ordinaire qu’est Daouda Diarlé est loin d’être terminée. Elle s’inscrit de plus dans un contexte particulièrement crispé où le gouvernement actuel est mal à l’aise quant à l’attitude à adopter devant les migrants massés à la frontière franco-italienne.

Gérard Lanux (La Marseillaise, le 18 juin 2015)

Le 21 mars. Pour la journée mondiale contre le racisme

le 17 mars 2015

Le 21 mars. Pour la journée mondiale contre le racisme

Le 21 mars prochain nous appelons à manifester pour la journée mondiale contre le racisme.

Cela prendra place dans un contexte marqué par l'attaque de Charlie Hebdo suivi de l'attentat antisémite de la porte de Vincennes. Nous condamnons ces meurtres et nous refusons que cela soit utilisé pour banaliser l'islamophobie et renforcer les politiques d'Etat racistes et liberticides.

  • Nous refusons que cela soit utilisé pour légitimer les théories d'un "choc des civilisations" qui dressent des populations les unes contre les autres en raison de leur religion réelle ou supposée.

  • Nous condamnons l'islamophobie et l'antisémitisme et toutes les formes de racisme comme nous condamnons les stigmatisations contre les quartiers populaires.

  • Nous refusons les actes négrophobes.

  • Nous refusons la chasse aux migrantEs et aux Rroms et les limitations à la liberté de circuler.

  • Nous refusons toute restriction à nos capacités de résister aux politiques antisociales au nom d'une "union nationale".

  • Nous refusons de nous résigner à la montée de l'extrême-‐droite qu'elle prenne la forme du Front national, des groupes ouvertement fascistes et agressivement islamophobes ou/et antisémites.

  • Nous dénonçons les gouvernements qui ont renforcé la chasse aux sans-‐papiers, le quadrillage des quartiers populaires et qui contribuent pleinement à la montée du racisme et des idées réactionnaires, notamment homophobes et sexistes.

A cela nous opposons notre volonté de vivre ensemble et notre exigence d'égalité des droits et de justice sociale.

C'est pourquoi le 21 mars nous manifesterons ensemble en France et dans tous les pays du monde contre le racisme et contre le fascisme.

Pas de discours, l'égalité ou rien !

Nous exigeons :

  • la fin des contrôles au faciès

  • l'arrêt des démantèlements de camps de Rroms

  • le retrait des lois racistes dirigées contre les MusulmanEs

  • le retrait des lois liberticides et sécuritaires

  • la régularisation de touTEs les sans-‐papiers avec une carte de séjour de 10 ans

  • la fermeture de Frontex, des centres de rétention et la liberté de circulation et d'installation

  • le droit de vote des étrangers

Parce que notre indignation n'est pas sélective, nous n'oublions pas, aux côtés des victimes des attaques de Charlie hebdo et de l'Hyper-‐Cacher, les milliers de migrantEs disparuEs en Méditerranée et ailleurs, les victimes des violences policières dans nos quartiers ainsi que Rémi Fraisse, manifestant tué par la police. Nous n'oublions pas les mortEs de Gaza, de Homs, du Nigéria ou de Kobané et toutes les victimes de la guerre comme nous n'oublions pas les victimes de la violence d'extrême-‐droite.

C'est en leur mémoire que nous appelons à descendre massivement dans la rue le 21 mars prochain.

Signataires

A l'initiative de l'UNSP (Union Nationale des Sans-Papiers)

Premiers signataires (12 mars) :

UNSP (Union Nationale des Sans-Papiers), 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), ACDR (Arts et Cultures des Deux Rives), ACLEFEU, ACORT (Assemblée Citoyenne des ORiginaires de Turquie), ACTIT (Association Culturelle des Travailleurs Immigrés de Turquie), Act Up - Paris, AFA (AntiFasciste Action Paris Banlieue), AIDDA (Association Interculturelle de production, de Diffusion et de Documentation Audiovisuelle), AMDH - section Paris/IdF (Association Marocaine des Droits Humains), AMF (Association des Marocains en France), Amnesty International Angers, APCV (Agence de Promotion des Cultures et du Voyage), ARDLFM (Association pour la Reconnaissance des Droits et Libertés aux Femmes Musulmanes), ASM (Afrique Survie Migrations), ASCJP (Association Socio Culturelle des Jeunes et de leurs Parents) - Paris 15, ASTI93, ATF (Association des Tunisiens en France), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), Association Marche pour l'égalité et contre le racisme de 1983, Association PLUS (Papiers Liberté Unité Solidarité), Association Varec'h, ATTAC France, BAN (Brigade Anti-Négrophobie), Brigade des Mères (Sevran), Capjpo - Europalestine, Collectif 3C (Culture, Citoyenneté, Création), Collectif 8 mars pour tou·te·s, CAPAB (Collectif Antifasciste PAris Banlieue), CEAL (Collectif Enseignant pour l'Abrogation de la Loi de 2004), CEDETIM/IPAM, CISPM (Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants), Collectif antifasciste 95, Collectif antifa La Horde, Collectif Citoyens, Collectif contre l'islamophobie et les racismes - Paris 20, Collectif D'ailleurs Nous Sommes d'Ici 37, Collectif D'ailleurs Nous Sommes d'Ici Strasbourg, Collectif des habitants d'Arcueil contre le FN et les idées d'extrême-droite, Collectif de Taksim, CFPE (Collectif Féministes Pour l'Égalité), Collectif Stop le contrôle au faciès, Collectif Universel Paris 8, Collectif Urgence notre police assassine, Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, Collectif Vérité et Justice pour Wissam, Collectif Paris 18 Charles Hermite contre le racisme et l'extrême- droite, CSP (Collectif des Sans-Papiers) 17 - Foyer S t Just, CSP 75, CSP 93, CSP 95, CSP Livry gargan, CTSP Vitry-94, CUAFA20 (Collectif unitaire antifasciste et antiraciste Paris 20 ème ), Coordination Régionale Rhône-Alpes de soutien aux sans-papiers et sans droits, DIEL (Droits Ici Et Là-bas), Droits Devant !!, ENAR (Réseau européen de lutte contre le racisme), EPI (Étudiants Pacifistes Internationaux), ETM (Égalité Toulouse Mirail - Écoles TiersMondes46), FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou·te·s les Immigré·e·s). Femmes plurielles, Femmes en Luth, Femmes en lutte 93, Ferguson in Paris, FFR (Filles et Fils de la République), Fondation Copernic, Fondation Frantz Fanon, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives), FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires), Génération Palestine - Paris, ICAD (Comité International contre les Disparitions Politiques), IJAN (Réseau International Juif Antisioniste), Intégration 21, La Voix des Rroms, Les Indivisibles, Liste des Sans-Voix - Paris 18, Lumière & Couleurs 93, MPF/HM2F (Musulman·e·s Progressistes de France / Homosexuel·le·s Musulman·e·s de France), MTE (Mamans Toutes Égales), Même droits pour Toutes et pour Tous, MILI (Mouvement InterLuttes Indépendant), Respaix Conscience Musulmane, REMCC (Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture), Riposte antifasciste, SKB (Union Socialiste des Femmes), Sortir du Colonialisme, UJFP (Union Juive Française pour la Paix), UTIT (Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens), Voix des Femmes Migrantes, YS (Young Struggle), CNT-STE 75, Fédération Solidaires étudiant·e·s, Solidaires 84, Sud éducation 84, Sud éducation 89, Sud éducation Créteil, Sud éducation Mayotte, Syndicat National Solidaires Justice, UNEF Le Mans, Union départementale CGT Paris, Union syndicale Solidaires, VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes), AL (Alternative Libertaire), CGA (Coordination des Groupes Anarchistes), Ensemble, EELV (Europe Écologie Les Verts), FCP (Force Citoyenne et Populaire), Jeunes Pirates, Les Alternatifs, MJCF (Mouvement Jeunes Communistes de France), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), OCML-Voie Prolétarienne, PCF (Parti Communiste Français), Solidarité communiste.

 

14e arr. de Marseille. Des ados s’engagent contre le racisme

le 20 février 2015

14e arr. de Marseille. Des ados s’engagent contre le racisme

Mobilisation. Des jeunes ont écrit des textes pour Ibrahim Ali 20 ans après son assassinat.

« Le noir est une belle couleur, pourquoi en avoir peur ? Cette couleur nous ressemble alors co-habitons ensemble ».

Tim a écrit ce texte dans l’atelier d’écriture « Parle-moi d’Ibrahim », en hommage au jeune marseillais tombé sous les balles d’un colleur d’affiches du FN un soir de février 1995. Cécile Mininno, 33 ans, éducatrice au centre social La Martine (15e), animait cet atelier qui a fait réagir douze jeunes à l’évocation de ce qui s’était passé il y a vingt ans en arrière avec le souci, souligne la jeune éducatrice, « de faire très attention à ce que ça ne nourrisse pas plus de haine et de violence ».

Le passage aux mots, une façon de prévenir la violence

Sur deux mercredis, ces ados de 12 à 15 ans, qui travaillent sur l’écriture Rap depuis un an, se sont inspirés de l’histoire d’Ibrahim Ali et de la pétition exigeant une avenue portant son nom pour écrire leurs textes. « Mort pour rien voilà le danger de tous les jours. La différence entre le mal et le bien. Personne connaît ils jouent les sourds » sont les paroles de Kelly, la seule fille du groupe.

Les intervenants, car Cécile n’était pas la seule, ont eu à coeur d’élargir la question du racisme aux préjugés sur tout un chacun et qui s’exprime ouvertement et sans vergogne à l’encontre des populations roms. D’où leur discours d’ouverture, de tolérance et de respect de l’autre qui rencontre un écho naturel dans la culture Hip-Hop. Pour Cécile, dont on dit que c’est une éducatrice Hip-Hop, « c’est surtout la lutte contre toutes les formes de violence qui m’habite. Le passage aux mots, à l’écriture, les débats qu’on a avec eux, c’est une façon de prévenir la violence ».

« Le racisme, c’est comme le cancer »

Youssef Errami, 33 ans, milite au Conseil représentatif des associations noires (Cran) et dans le collectif Marseille Egalité contre le racisme. Il était mercredi au collège Anatole-France (6e) devant une classe de 3e pour évoquer la figure d’Ibrahim Ali, assassiné à 17 ans, avenue des Aygalades, par la haine hideuse. Son engagement il le tient parce que lui-même, comme beaucoup d’enfants d’immigrés, a été victime de racisme.

« Une blessure qu’on aimerait éviter le plus possible pour que ça n’affecte pas d’autres personnes », témoigne-t-il. Youssef raconte, d’abord, aux collégiens, à peine moins âgés qu’Ibrahim, qui était ce jeune marseillais. Après une répétition pour le Sidaction, avec ses amis il a couru pour rattraper le dernier bus mais n’a jamais pu atteindre ses portes tombé sous les balles, dans le dos, d’un facho. C’était un 21 février 1995. Choqués, les jeunes n’arrivent pas à y croire. Et c’est là que Youssef, jeune chercheur en cancérologie, se présente et présente le racisme comme le cancer. « C’est une maladie qui naît en nous, se développe et qui d’une certaine manière peut aussi nous faire mal et nous tuer ».

L’éveil se lit sur leur visage, les questions commencent. Comme le cancer, qui est concerné par le racisme ? Femmes ou hommes ? Vieux ou jeunes… Les collégiens arrivent à la conclusion que cela touche tout le monde et que l’on peut être ou victime ou responsable du racisme. Quant aux causes, ils sont persuadés que les médias sont à 100% responsables de l’entretien de l’ignorance en mettant de l’huile sur le feu. Pour la mettre à bas, ils opposent le dialogue, les échanges et le débat avec les autres pour faire tomber les préjugés. A noter que ces jeunes ont surtout peur de la discrimination à l’emploi.

La violence est restée au placard

Concernant la haine, Youssef cite en exemple la réponse de la mère d’Ibrahim Ali, qui vient de perdre son fils unique, à Soly, l’ami : « Al-Hamdoulilah (Dieu merci-NDLR). Va dire à tes frères qu’il ne faut pas salir la mémoire d’Ibrahim ». Ce soir-là aucun feu ne prendra. « La famille a toujours essayé de pacifier les choses et fait en sorte de favoriser le vivre-ensemble malgré tout », explique Youssef Errami.

Les jeunes écrivains en herbe et en verve seront présents, pour ceux qui ne partent pas en vacances, au rassemblement pour Ibrahim Ali demain à 14h au 4, chemin des Aygalades (15e). Ils liront leurs textes pour qu’Ibrahim Ali continue de vivre dans les coeurs de tous les marseillais, femmes et hommes, petits et grands.

Piédad Belmonte (La Marseillaise, le 20 février 2015)

Hanifa Taguelmint. « Seuls des actes politiques forts peuvent continuer à les faire vivre »

le 19 février 2015

Hanifa Taguelmint. « Seuls des actes politiques forts peuvent continuer à les faire vivre »

La militante de « Mémoires en marche anime », avec ses camarades, des débats passionnés avec les jeunes. Samedi, soirée à l’Alhambra en hommage à Zahir Boudjellal et Ibrahim Ali.

Hanifa Taguelmint est Vice-Présidente de Mémoires en marche, association co-organisatrice de la semaine antiraciste et antifasciste autour de l’assassinat d’Ibrahim Ali, il y a 20 ans. Samedi, le film Français d’origine contrôlée, suivi d’un débat, sera projeté à l’Alhambra (17h30) en hommage à son frère, Zahir Boudjellal, lui aussi assassiné, et Ibrahim Ali. La militante répond à nos questions.

La Marseillaise. Plus de 30 ans après la marche pour l’égalité et contre le racisme, comment expliquez-vous qu’on parle encore de l’immigration comme un problème ?

Hanifa Taguelmint. Il y a 30 ans nous n’étions pas un problème, nous étions une des solutions dont la République n’a pas voulu.

La Marseillaise. Les jeunes des quartiers populaires sont stigmatisés, renvoyés dans la case musulmane, que répondez-vous à ces discours de la classe dirigeante ?

Hanifa Taguelmint. Pour moi, ce sont des choix politiques qui nous ont conduits à l’entre nous. La première communautarisation est physique, c’est celle du logement. Aux États-Unis, on a créé des réserves pour les indiens, ici on a créé des ghettos urbains.

La Marseillaise. La lepénisation des esprits a gagné du terrain, pensez-vous qu’elle puisse reculer voire disparaître ?

Hanifa Taguelmint. Disparaître ? Non, jamais, parce qu’il existera toujours une marge de la population qui a besoin de la haine de l’autre, d’un bouc émissaire. Aujourd’hui, la lepénisation des esprits vient de la désinformation médiatique. Chaque événement national ou international est monté en épingle. Le monde est connecté : ce qui se passe dans un village en Libye a des répercussions à la Castellane ou la Savine, de même avec Daesh. Le choix des mots, des images renvoie à la stigmatisation des habitants et, même, pire, à devoir s’excuser alors qu’ils ne sont ni responsables ni coupables de ce qui se passe là-bas. Le recul de cette lepénisation des esprits passe par des choix politiques et socio-économiques. Pendant qu’on parle d’immigration, on ne parle pas des problèmes qui touchent les gens : emploi, logement, formation professionnelle et projets collectifs : ce qu’on veut faire tous ensemble dans ce pays, ici et maintenant.

La Marseillaise. Le racisme tue, l’idéologie fascisante aussi. A Marseille, il y a eu Houari Ben Mohamed, Zahir Boudjellal, Ibrahim Ali, à quand une société qui accepte enfin sa jeunesse ?

Hanifa Taguelmint. Aujourd’hui, on rejette la jeunesse dans ce pays qui est une richesse fondamentale. Quand on a des étudiants qui se prostituent, qui ne mangent pas le midi ou sont obligés de travailler, est-ce que c’est normal dans un pays riche  ? Quand un jeune a raté son bac, on a l’impression qu’il a raté sa vie, est-ce que c’est normal ? On a des politiques qui sont trop vieux pour comprendre les jeunes, ils ont oublié qu’ils l’ont été un jour. Les têtes pensantes dans l’économie et la politique n’aiment pas les jeunes, sauf leurs propres enfants.

La Marseillaise. Comment faire vivre les valeurs d’égalité, de solidarité et de justice sociale  ?

Hanifa Taguelmint. On ne fait pas vivre des valeurs, ce sont les gens qui les portent. Moi, personnellement, je ne dois rien à la République, c’est elle qui me doit la liberté, l’égalité, la fraternité, je les attends toujours.

La Marseillaise. Vous évoquez à travers Mémoires en marche l’importance de l’éducation populaire auprès des jeunes, pourquoi est-ce si important de transmettre ce que l’on sait ?

Hanifa Taguelmint. Seules la culture et l’éducation nous sortiront de cette merde. Quand on ramènera de la culture dans nos quartiers pour que les enfants s’ouvrent et fassent d’autres rencontres, on les aidera à grandir, c’est là notre rôle d’adultes. Les éducateurs sont épuisés, les profs désabusés, que reste-t-il ? Les parents a qui on n’a pas donné les moyens intellectuels ni financiers. Ici, on a l’impression d’avoir vécu 100 vies, il faut être mère, grande sœur, on passe notre temps à aider, à colmater mais au bout d’un moment, on a envie de s’asseoir et de pleurer. Avec Mémoires en marche, je retrouve de l’énergie, de l’envie de faire et de transmettre. On intervient dans les lycées. C’est important de dire aux jeunes : vous avez des problèmes aujourd’hui, nous on en a eu hier et voilà comment on a lutté, qu’ils profitent de nos expériences de militants.

La Marseillaise. Le film, samedi, est projeté en hommage à Zahir Boudjellal et Ibrahim Ali, assassinés…

Hanifa Taguelmint. On a une obligation de transmission. J’ai perdu mon frère, Zahir, il y a 33 ans. Je n’ai jamais trouvé la force de lui rendre hommage. Il ne faut pas qu’il y en ait d’autres. On peut faire les plus belles marches blanches pour les morts, ils ne reviendront pas. La douleur des familles ne s’estompe pas, ils sont morts assassinés. Ce sont des actes politiques forts qui peuvent les faire vivre encore et pour toujours.

Interview réalisé par Piédad Belmonte (La Marseillaise, le 19 février 2015)

M. et Mme MJEKU et leurs 3 enfants ne doivent pas être expulsés

le 08 février 2015

M. et Mme MJEKU et leurs 3 enfants ne doivent pas être expulsés

M. et Mme MJEKU et leurs trois enfants (Vesart, 16 ans, Vesa, 16 ans et Vlera 6 ans) sont arrivés en France en mai 2013.

Ils ont fui le Kosovo où ils ont subi des violences (menaces répétées, agressions physiques et psychiques à l’encontre des parents, maison visitée et vandalisée…).

En France la famille Mjeku pensait obtenir le statut de réfugiés et le droit de vivre en sécurité. Les enfants ont été scolarisés et se sont parfaitement intégrés dans leur nouvel environnement social, dans un pays qu’ils croyaient être leur pays d’accueil. Vlera est en CP à l’école des Abeilles (Marseille, 13001). Vesa et Vesart sont en 3ème au collège Vieux Port (Marseille, 13002). Ils mènent une excellente scolarité.

Avec l’arrivée de la réponse négative et définitive à la demande d’asile de M. et Mme Mjeku, le 7 janvier 2015, la famille a le sentiment de basculer de nouveau dans le cauchemar. Une obligation à quitter le territoire français lui sera bientôt envoyée par la Préfecture. Elle se retrouve également contrainte à quitter le logement du CADA et à se retrouver sans logement, sans ressource et « Sans Papiers », à la merci d’un contrôle policier puis d’une expulsion vers le Kosovo.

Mme Mjeku, fortement ébranlée par les événements subis au Kosovo, par l’exil et la peur d’être rejetée, présente des symptômes dépressifs graves. C’est pourquoi, elle a fait une demande de titre de séjour étranger malade.

Nous souhaitons par dessus tout, au vu de l’article 9 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, que les enfants de M. et Mme Mjeku, premières victimes, puissent grandir et continuer leur scolarité sereinement sans le nouveau traumatisme que constituerait le retour dans un pays qu’ils ont fui ou une vie de « Sans Papiers », sans droits, sans avenir, pour des enfants en pleine construction.

Nous demandons à ce qu’ils puissent vivre librement, travailler, se soigner, et donc avoir des papiers.

--> Signez et faites signer la pétition

Appel à mobilisation du Réseau Éducation Sans Frontière (RESF)

le 08 février 2015

Rassemblement devant la Préfecture
Place Félix Barret
13006 - Marseille

Mercredi 11 Février à 14h30

NOUS SOMMES Ina, Abid, Karen, Armen, Rosa, Levon, Alexandre, Aniza, Vesa, El Fayez, Anfal, Adis, Ronaldo, Oven, Réa, Vesart, Vlera, Ina, Abid, Karen, Vladik, Arman, Musheg, Unal, Stefan, Suyzi, Edgard, Isaac, Anna, Mohamed, Mamadou, Houcine, Zoubir, Abdullah …

Les enfants sont l’avenir… Les enfants sans papiers aussi !

ILS ÉTUDIENT ICI, ILS RESTENT ICI !

Marseille, hiver 2015 : des dizaines d’élèves sont menacés d’expulsion. Sans aucune ressource, certains seraient déjà à la rue sans la solidarité de leurs établissements scolaires.

En 2012, un changement profond était attendu, en rupture avec la politique xénophobe de la présidence précédente.

Les lois et les procédures sont depuis restées les mêmes. Expulsions, refus de demandes d’asile, de titres de séjour étudiants… et tant pis si des élèves dorment dehors en plein hiver !

Le résultat est là, sous les yeux de tout le monde. Le gouvernement a perdu le soutien de ceux qui pensent qu’aucun étranger n’est illégal.

En continuant à expulser, en interdisant l’intégration, on tente de faire des concessions à la fraction de l’électorat qui, en matière de flirt avec la xénophobie, préfèrera toujours l’original à la copie médiocre.

L’expulsion de jeunes majeurs lycéens ou étudiants, celle d’enfants scolarisés et de leurs parents, en plus de briser la vie de ceux qui en sont victimes, violent le droit à l’éducation. Elles sont inacceptables, elles doivent être interdites. Les personnes concernées doivent être régularisées.

Ne pas donner ce signe fort désespère et démobilise une part de plus en plus importante de la société. A contrario, en s’engageant dans cette voie, le gouvernement recevrait sur cette question le soutien déterminé de tous ceux qui appelaient à un vrai changement.

Le 11 janvier 2015, le gouvernement défilait au nom des "valeurs de la République" en hommage, entre autres, à Charlie Hebdo. Pendant 7 ans, de 2008 à 2014, ce journal a publié une chronique rédigée par le RESF dénonçant les expulsions et mettant en lumière la solidarité active au côté des sans papiers. Il s'agit maintenant de ne pas en rester aux belles paroles et aux déclarations d'intention, mais de mettre en pratique ces valeurs, en permettant notamment l’intégration citoyenne par la régularisation de ces jeunes et de ces familles.

Ce qui était intolérable sous Sarkozy le reste aujourd’hui !

Le Réseau Education Sans Frontières (RESF) exige :

  • la mise à l’abri immédiat des élèves sans papiers et de leurs familles
  • un moratoire sur les expulsions et l’interdiction des placements en centre de rétention des jeunes scolarisés et des familles
  • la régularisation avec titre de séjour pérenne et autorisation de travail pour mettre fin aux situations inhumaines auxquelles sont confrontés beaucoup de demandeurs d'asile ou familles sans titre de séjour.

Journée internationale pour l'élinination des violences à l'égard des femmes

le 20 novembre 2014

Journée internationale pour l'élinination des violences à l'égard des femmes

Roms à Martigues : le Préfet et le Maire saluent « le travail social réalisé »

le 08 novembre 2014

Roms à Martigues : le Préfet et le Maire saluent « le travail social réalisé »

Dans un communiqué rendu public par la Préfecture, Michel Cadot, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Préfet des Bouches-du-Rhône, et Gaby Charroux, Député-Maire de Martigues, « tiennent à souligner le travail social réalisé pour accompagner les neuf familles roms qui squattaient une maison dans le quartier de Saint-Jean à Martigues.

Le 17 décembre 2013, le tribunal d’instance de Martigues avait ordonné l’expulsion sans délai des occupants. Le Préfet avait ensuite accepté de surseoir à cette évacuation, à la demande du collectif d’associations qui s’était constitué, pour permettre la réalisation d’un travail social approfondi.

Au terme d’une année de travail et grâce à l’implication active de la CAF, de Pôle Emploi, de la Mission locale du Pays de Martigues, de l’Afpa Istres, des services de la ville de Martigues, de la Sous-Préfecture d’Istres et de quelques bailleurs sociaux, le bilan suivant peut être dressé : trois adultes ont trouvé un emploi durable, ce qui a permis à quatre familles d’intégrer un dispositif d’accès au logement pérenne,  deux adultes bénéficient de perspectives de mise à niveau en français puis de formation professionnelle, qui pourraient leur permettre une insertion par l’emploi à moyenne échéance. Enfin, deux familles ont fait le choix d’un retour en Roumanie », précise le communiqué.

Dans l’attente de l’aboutissement de l’ensemble des démarches administratives, les familles appelées à occuper des logements pérennes et qui n’ont pas encore pu les intégrer bénéficient d’hébergements transitoires. Les trois autres familles restées en France font l’objet d’un hébergement provisoire. C’est dans ce contexte que les familles ont décidé de quitter la maison squattée. Celle-ci sera mise en sécurité en vue d’une démolition très rapide. »

Le Préfet et le Député-Maire « remercient tous les acteurs de cette démarche, ainsi que les familles concernées, les riverains et les bénévoles du collectif pour le sens des responsabilités dont ils ont fait preuve. C’est cet effort commun qui a permis l’intervention efficace des différents services publics. Ils considèrent comme exemplaire le traitement du problème social et humain que constituait le squat de cette maison ».

La Marseillaise, le 8 novembre 2014

Égalité. Obligés de vivre comme des « sous-citoyens »

le 06 novembre 2014

Égalité. Obligés de vivre comme des « sous-citoyens »

Organisées hier par le MNLE Paca, les rencontres de l’accessibilité pointent les difficultés des handicapés.

« Je ne sais pas si, l’âge aidant, je pourrais un jour prendre le train comme tout le monde, emprunter le bus comme tout le monde, aller au cinéma comme tout le monde, avoir un logement adapté ou adaptable. » Venues témoigner hier au siège du Conseil régional, dans le cadre de rencontres sur l’accessibilité organisées par le Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE) Paca, les personnes à mobilité réduite ne cachent pas leur colère. Elles dénoncent la non application prévisible de la loi du 11 février 2005 sur le handicap qui prévoit un délai de 10 ans pour rendre les lieux accueillant du public, les transports ou la voirie accessibles à tous. À l’approche de l’échéance obligatoire de mise aux normes, en janvier 2015, l’État a consenti à des « Agendas d’accessibilité programmée » (Ad’AP).

« Ils arrivent un peu comme un moyen de se soustraire aux sanctions », s’indigne Mireille Fouqueau, Présidente de l’Association des paralysés de France des Bouches-du-Rhône, passablement agacée. Pour cette dernière, en permettant le report des travaux nécessaires de 15 ans par jeu de dérogation, l’esprit de la loi est remis en cause. De quoi anéantir l’espoir d’avancer sur une question vieille de 40 ans, la première loi d’orientation en faveur des personnes handicapées datant de 1975.

Un « combat permanent » pour la Région

Vice-Président (EELV) du Conseil régional en charge des transports, Jean-Yves Petit admet que la réalisation des aménagements est déjà « un combat permanent », tous les acteurs mobilisables sur la question ne travaillant pas « au même tempo ». Et de citer le cas de la gare de la Blancarde, pourtant « priorité des priorités », car c’est un pôle multimodal qui permet de connecter train, tram et métro. Alors que les travaux de triplement de la voie TER Aix-Marseille se terminent, seul le tram est accessible aux handicapés. La Région a néanmoins entamé une grande concertation avec la trentaine d’autorités organisatrices des transports du territoire et les associations pour déboucher sur un schéma régional d’accessibilité, voté en juin dernier. Lui aussi focalisé sur la cité phocéenne, Christian Pellicani, Conseiller d’arrondissements communiste, rappelle que les maisons de quartier ne sont pas réhabilitées et promet de s’atteler au chantier pour faire entendre l’urgence de la situation au Maire de Marseille.

De son côté, le MNLE Paca se pose en force de propositions. « Nous les porterons auprès des interlocuteurs concernés, c’est une question de citoyenneté », assène son Président, Jean-Claude Cheinet.

Mireille Roubaud (La Marseillaise, le 6 novembre 2014)

Marseille. Mobilisation contre le licenciement de Zora Berriche au theâtre du Merlan

le 04 novembre 2014

Devant le Conseil de Prud’hommes de Marseille
(arrêt du métro Estrangin-Préfecture)
6, rue Rigord
13007 - Marseille

Jeudi 6 novembre à 14h

Merlan scéne nationale à Marseille : le conflit social de retour aux prud'hommes.

Au Merlan scène nationale, nos collègues et camarades, Zora Berriche et Patricia Plutino ont été sanctionnée pendant les congés d’été. Zora est licenciée pour "insubordination" et Patricia reçoit un avertissement  pour "déloyauté". Ces sanctions sont la suite logique d’une politique managériale délétère dans laquelle la direction s’est enfermée depuis  plusieurs années.

Il est reproché à Patricia, déléguée du personnel SYNPTAC-CGT, et Zora, militante respectée et reconnue dans le quartier du grand Saint Barthelemy,  de ne pas s’être présentées à une réunion (sans caractère obligatoire), le 24 juin 2014, pour gérer la soirée de « départ » de Nathalie Marteau, annulée dans le contexte de la grève des intermittents.

Jeudi 6 novembre, le dossier  de Zora Berriche fera l’objet de la procédure dite de conciliation aux prudhommes.

Nous devons être nombreuses et nombreux pour montrer notre détermination à défendre nos valeurs : autant sur le respect du droit du travail que sur la défense d’une culture de qualité et populaire, bien commun en lien avec les populations de notre territoire.

Un rassemblement est prévu pour accompagner Zora BERRICHE

Pensez à faire remonter les pétitions ou à signer la pétition en ligne.

Appel signé de : la section locale du SYNPTAC-CGT au Merlan scène nationale (synptac.cgt.sectionmerlan@gmail.com), SYNPTAC-CGT PACA, UL CGT- La Rose           

 
 
 
 
 
 
Bienvenue sur le site de la Fédération du Parti Communiste Francais de Haute Corse
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