Fédération de Haute-Corse

Fédération de Haute-Corse
Accueil
 
 
 
 

INDIGNES des escales Corse, une détermination sans limites

 

Depuis un mois les salarié(e)s d’Air France sont en lutte avec la CGT pour obtenir la titularisation de 28 CDD à Ajaccio et 17 sur Bastia. Ils ont reçus le soutien de l’Assemblée de Corse. « Nous ne souhaitons pas gêner les passagers des autres compagnies dans un conflit qui ne concerne que la nôtre », assurent les syndicalistes. Ce qui en aucun cas n’est un aveu de faiblesse. Au contraire « Nous dénonçons plus que jamais le refus de la direction générale d'appliquer la décision du conseil des prud'hommes qui l'oblige à requalifier 45 CDD en CDI. » Plongés dans l'expectative, tous reprochent à leur direction d'être « à l'origine » d'un conflit qui, selon eux, « aurait pu être évité ». « Nous avons la justice avec nous », affirmaient, à la sortie d'un entretien avec le préfet, Valérie Caux et Charly Levenard de la CGT. Depuis les décisions rendues par les prud’hommes, la direction d’Air France fait preuve de mauvaise foi et se retranche tantôt sur le fait que le jugement ne lui a pas été notifié tantôt sur la crise pour en définitive ne pas l’appliquer au mépris de l’accord d’entreprise intervenu en 2005.  « Je pense que le combat que nous menons est légitime. On va certainement nous rétorquer que nous sommes en période de crise et qu'il faut faire des économies, lance Christelle Leca, de la CGT. A ce moment-là, nous dirons avec plus de force que nos dirigeants ne sont pas les premiers à donner l'exemple. A commencer par notre P.D.G. qui s'est octroyé cette année une augmentation de 46 % ». S'estimant dans leur « bon droit », ils ont décidé de faire « une grève populaire sans pénaliser les passagers qui viennent couvrir les pages de pétitions ou acheter un teeshirt qui exprime leur indignation « un simu mica nadi per essi dumati* ». Le mouvement des indignés trouve même en Corse un prolongement avec ces jeunes pour la plupart qui en ont assez de vivre dans l’incertitude du CDD pour certains depuis 5 ans. Présentant la motion du groupe des élus communistes et citoyens du Front de gauche Michel Stefani  expliquera pourquoi ce « combat est celui de la dignité humaine contre la rentabilité financière ». Pour l’élu communiste cette situation nécessite également une prise de conscience au niveau du gouvernement car se trouve posée de plus en plus la question du rôle et de la place des entreprises nationales en Corse. La réduction de l’enveloppe de continuité territoriale, l’aiguisement de la concurrence se confondent dans une même politique désastreuse pour les services publics en Corse puisque de plus en plus sous couvert de crise internationale ce sont les moyens financiers de les garantir et les critères de rentabilité qui l’emportent sur les principes républicains de solidarité nationale pour le meilleur service aux usagers. Les travailleurs sont également la variable d’ajustement les 45 CDD de la compagnie Air France sont employés d'avril à septembre. Ils auraient dû voir leur contrat de travail évoluer en CDI à temps partiel de septembre à avril. Mais les dirigeants de la Compagnie ont repoussé l'échéance et par la même refusé de respecter les accords signés en 2005. Après une première condamnation prononcée par le tribunal d’Ajaccio, c’est celui de Bastia qui a condamné la Compagnie non représentée devant l’instance. Me Pascale Vittori, après avoir souligné cette absence, explique que par ce jugement « Air France doit satisfaire toutes les obligations résultant de l'exécution des contrats de travail CDI intermittents, en application de l'accord collectif de 2005. À ce titre, Air France doit délivrer aux salariés un contrat de travail de temps partiel avec une astreinte de 3 000 euros par jour dans un délai de 8 jours après la notification. Enfin, Air France est condamnée à une amende de 1 500 euros pour chaque employé.» Les aérogares de Bastia et Ajaccio sont devenus au fil des jours les lieux où s’affirme la lutte « on ne lâchera pas » peut-on lire sur les banderoles des tables et des matelas sont là pour confirmer qu’ils ne partiront pas sans avoir gain de cause. Aurélie, Anthony, Olivia ou Léo… avec le soutien de leurs collègues campent désormais entre les comptoirs de la compagnie. Si ses dirigeants s’obstinent, Air France devrait régler les astreintes deux fois par jour. C’est d’autant plus révoltant que cela représente 2 ou 3 fois leurs salaires. « Sauf en appel Air France conteste la décision des prud'hommes, explique Albert Malausse, de la CGT. De notre côté, nous faisons constater par huissier que la compagnie ne se plie pas aux décisions de justice ». Au-delà, il y a lieu de s'interroger très sérieusement « Car aujourd'hui, poursuit l'un des jeunes CDD, il y a les CDD, mais aussi l'appel d'offres pour la desserte de la Corse au départ de Paris, la restructuration des escales... » Voila pourquoi ils se disent « indignés mais pas dominés ». Béatrice FIGARELLA   *Nous ne sommes pas nés pour être domptés

 

.
 
Bienvenue sur le site de la Fédération du Parti Communiste Francais de Haute Corse
Bienvenue sur le site de la Fédération du Parti Communiste Francais de Haute Corse