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Roms. Après les grands squats, des petits groupes très exposés

le 02 November 2014

Roms. Après les grands squats, des petits groupes très exposés

Expulsions. Toujours en errance dans Marseille, les familles roms se réfugient dans des sites dangereux. Un argument utilisé pour les déloger.

Pour résoudre le « problème rom » les grands terrains ont été évacués. Mais « le nombre de Roms sur Marseille ne varie pas », estiment globalement les associations de soutien. Les groupes se scindent en familles pour tenter de dénicher des squats plus discrets. Mais les voisins, vigilants, comme les collectivités publiques, restent à l’affût et les forces de police très sollicitées.

Coincé entre trois voies rapides, à la jonction du boulevard de Plombières et de l’autoroute, le terre-plein est le dernier refuge où une dizaine de ressortissants roumains arrivent encore à se poser, depuis leur expulsion en juillet dernier du grand squat de Plombières. Raveca, Pamela et Daciana arrivent, entourées des 5 enfants, âgés de 2 à 5 ans, qui constituent ce noyau familial. « Oui, c’est dangereux à cause des voitures à côté, mais on ne sait plus où aller. Et même ici, le matin vers 8h, puis le soir vers 22h, la police vient nous dire de partir », explique une des mamans. Florin, 28 ans, lâche sa poussette pleine de récup’ et confirme : « On s’en va et on revient deux heures après quand ils sont partis. C’est comme ça tous les jours », avant de s’écrouler, visiblement épuisé, sur une des trois couvertures dont disposent ces familles. Les deux tentes usées, planquées sous les pins où sèchent des vêtements, sont réservées aux enfants.

Une réalité qui complique la mission de Jane Bouvier de l’École au Présent qui revient de Grand Littoral où « le recensement scolaire est bon. Mais ici, comment scolariser des enfants qui vivent dans une telle insécurité et instabilité ». Si sur ce point la militante rend hommage à la Ville « qui joue le jeu de la scolarisation », l’avis diffère quant à la mise à l’abri des familles. « Elles ont tenté de s’installer dans une villa abandonné entre la fourrière et le commissariat. Mais après 13 jours, la Ville, propriétaire, les en a expulsées », explique Michèle Bourguignon.

Concernant les squats, la loi prévoit qu’au-delà des 48 heures après l’ouverture du lieu, le propriétaire doit recourir à une procédure au tribunal pour exiger la restitution de son bien. « C’est leur parole contre la nôtre. Pour preuve, il nous faudrait un constat d’huissier, ce dont nous n’avons pas les moyens », complète la militante.

La loi méprisée à 4 reprises

Ce n’est pas le seul cas de prise à la légère de la législation que rencontrent les associatifs. Dans une usine désaffectée de Plombières où un associatif était sur place, à la Capelette début août, « l’évacuation s’est faite à coups de pied ». Caroline Godard de Rencontres Tsiganes témoigne également de l’expulsion d’un terrain, boulevard des Amis : « Polices municipale et nationale sont venues le 28 octobre, plus de 48 heures après l’installation d’une quinzaine de personnes, dont des enfants, sur ce terrain abandonné appartenant à la Ville, pour les faire déguerpir. Et cela dans un climat de violence perpétré par le voisinage qui conteste nos témoignages mais qui eux semblent faire foi devant la police. » Et quand aucune plainte de voisinage ou du propriétaire ne tombe, l’argument imparable de la dangerosité du site est convoqué. La rue serait-elle plus sûre qu’un terrain vague ?

Myriam Guillaume (La Marseillaise, le 2 novembre 2014)

Une éclaircie sur le sort des Roms

le 18 September 2014

Une éclaircie sur le sort des Roms

Alors que Stéphane Ravier, Maire FN des 13e et 14e arrondissements, a déclaré, lundi lors d’une manifestation d’un CIQ, « qu’il ne manquerait plus que ça » à l’idée d’un relogement des familles roms qui occupent un grande villa à Saint-Jérôme, deux groupes d’une cinquantaine de personnes chacun se sont installés dans la caserne militaire désaffectée du Muy à la Belle de Mai dans le 3e. Comme un pied-de-nez à ceux qui en font leurs boucs-émissaires.

Bien évidemment, le lieu reste très précaire et loin des normes qu’il se doit pour un logement décent. Mais l’endroit est « un peu plus digne que les bidonvilles dans lesquels vivaient les familles », souligne Caroline Godard du Centre de ressources et de documentation rencontres tsiganes. Ces deux groupes arrivent des bidonvilles de Plombières et Fontainieu. Dans ce nouveau lieu, les familles sont « au moins à l’abri, ont des pièces et ont l’accès à des points d’eau », rajoute Caroline Godard.

Il s’agit là d’un éclair positif dans la vie de ces familles démunies et toujours un peu plus stigmatisées dans la population.

Autre point positif qu’il est nécessaire de souligner : la scolarisation des enfants. À l’heure actuelle, le chiffre du groupe de Fontainieu n’est pas encore connu. « Mais ils sont une dizaine pour les enfants du groupe de Plombières à être inscrit à l’école », explique Jane Bouvier de l’association École au présent. Les enfants sont scolarisés dans différentes écoles de la Belle de Mai : l’école maternelle et élémentaire de la Révolution et l’école Parc Bellevue.

« Tout se passe très bien avec les enfants. Ils sont ravis d’aller à l’école et les enseignants sont heureux de pouvoir leur enseigner », raconte Jane Bouvier, qui rend souvent visite aux enseignants et aux familles.

Expulsées fin juillet, les Roms de Plombières ont galéré avant de s’installer fin août dans la caserne désaffecté. Pendant un mois, ils ont dû vivre au square Rathery dans des conditions de vie des plus dures et souvent pris à partie par certaines personnes. Aujourd’hui encore des familles, dont deux bébés d’un an, sont installées dans le square, obligées de dormir à la belle étoile, si celle-ci a encore quelque chose de belle.

Mais pour se battre face à leurs destins, cinq enfants qui vivent dans le square s’arment de courage pour aller à l’école et sortir, le temps d’apprendre, de leur quotidien d’infortune. « Les enfants sont très assidus », complète Jane Bouvier, « en allant à l’école, ils sont protégés et peuvent aller à la cantine. » Un exemple, à l’heure où le débat se focalise à Marseille autour des rythmes scolaires, qui rappelle que l’école est une chance pour s’en sortir et espérer un avenir meilleur.

Pour l’instant, « une nouvelle expulsion n’est pas à l’ordre du jour et nous soutiendrons les familles au tribunal si celle-ci leur est assignée par la préfecture », déclare Caroline Godard.

Rudy Bouriane (La Marseillaise, le 18 septembre 2014)

Arles. La scolarisation pour l’intégration

le 30 August 2014

Arles. La scolarisation pour l’intégration

Jeudi après midi, c’était spectacle de fin d’été quai de la gabelle. Les Roms sont prêts pour la rentrée.

Au bout du quai de la Gabelle, le chemin défoncé ouvre sur des maisons en ruine. Mais pas abandonnées. C’est là qu’une centaine de Roms ont trouvé refuge. Une dizaine de familles venues de Barcanesti, un petit village roumain à 50km de Bucarest. Ils sont arrivés à Arles il y a 5 ans, pour fuir la pauvreté et trouver du travail. Tous les jours, certains partent mendier à Arles ou en prenant le train pour Avignon, Nîmes ou Montélimar.

Ceux qui ont une voiture font la ferraille. D’autres ont plus de chance. Ionut, 26 ans lui sait parler français et se débrouille dans la paperasse. Il a trouvé du travail dans la zone logistique de Saint-Martin. Son rêve : « intégrer le système français ». Pour l’instant en intérim, la semaine prochaine, il passe une certification et se dirige vers un contrat : « j’en ai besoin pour le papier » qui ouvre la voie à un logement. « Pour vivre tranquille et plus vivre comme ça », dit-il tout en montrant la maison délabrée.

Mais aujourd’hui, beaucoup d’habitants ne sont pas allés "travailler" pour assister au spectacle des enfants. Tout l’été le Secours Catholique organisait des animations pour les jeunes. L’objectif : « garder le lien pendant que les services sociaux sont en vacances, assurer une présence pour leur dire : il y a l’école qui arrive », décrit Hélène Mayer, responsable de l’action Rom au Secours Catholique du diocèse d’Aix et Arles. Deux jours par semaine étaient programmés des cours d’écriture, de dessin, jeux de société et l’objet du spectacle du jour : initiation à la capoeira.

Fabrice l’animateur souriant et impliqué raconte « j’ai voulu leur donner le goût de l’effort en répétant les mêmes gestes physiques, et le valoriser avec la danse ». Même si tous n’ont pas été assidus, la petite dizaine d’enfants présents aujourd’hui ont suivi les cours à un moment de l’été. Résultat : sourires aux dents et scénographie au point.

La représentation se déroule au rythme des rires et applaudissements. A la fin les enfants offrent un verre et des gâteaux. Loventa, 13 ans, répond aux mercis par un « de rien monsieur ». Elle attaque sa deuxième rentrée en France, et son avenir c’est ici : « je veux faire policière, parce que c’est bien policier ».

A Arles, les services et associations de solidarité travaillent en réseau. Avec l’ADDAP et le Secours catholique, tous les papiers ont été fait pour scolariser tous les enfants. Pour la première fois du 100%. Certainement en partie grâce à "Papa" comme on l’appelle ici. Raoul, bénévole au Secours connaît tout le monde et vient tous les jours. « Lui, il est nouveau, il veut aller à l’école ? », demande t-il en voyant une petite bouille inconnue. Marius, père de famille affirme : « pour nous, c’est normal, l’école c’est le futur des enfants ». Et les Roms n’aspirent qu’à se tracer un avenir. Lundi soir, à la veille de la rentrée, Raoul apportera des cartables. Mais ce fragile équilibre est menacé par un avis d’expulsion qui tombera, ou non, le 4 octobre.

Les bénévoles et les Roms espèrent une bienveillance des pouvoirs publics.

Eric Besatti (La Marseillaise, le 30 août 2014)

Rroms à Marseille. Relogement pour certains et la rue pour les autres

le 21 August 2014

Rroms à Marseille. Relogement pour certains et la rue pour les autres

Depuis lundi soir, la bastide de Fontainieu qui accueillait plusieurs dizaines de familles depuis 2012 a été vidée de ses habitants.

Hier au petit matin, devant l’entrée de la bastide de Fontainieu, dont la garde est montée par deux agents de sécurité, les alentours sont étrangement désertiques. Ce lieu qui abritait 54 familles Rroms, soit 142 personnes, depuis 2012, ne donne plus aucun signe de présence humaine. « Lundi soir, les familles qui restaient sont parties d’elles-mêmes », explique un garde. En effet, depuis la décision du tribunal de grande instance de Marseille du 28 mars 2013, l’expulsion de ces familles ne faisait plus l’ombre d’un doute. La Préfecture avait fixé la date butoir du 20 août afin d’évacuer les dernières personnes présentes sur place.

« Politique de l’autruche »

Seuls des militants associatifs et des soutiens de cette communauté, pointée par la vindicte populaire et une majorité des pouvoirs publics, étaient sur les lieux au cas où certaines familles n’auraient pas entendu la menace. Le Préfet de police et son escouade arrivent peu après pour constater la désertion de la bastide. « Il savaient que la police allait intervenir aujourd’hui. Ils sont donc partis avant afin d’éviter un traumatisme  pour les enfants », explique le Père Daniel, curé de la Belle de Mai, qui déplore une attitude des autorités digne d’« une chasse à l’humain ».

Fin juillet, trente familles étaient encore présentes dans la bastide de Fontainieu. Huit d’entre elles ont été jugées aptes « à entrer dans un parcours d’insertion ». Comprenez par là, en mesure de chercher un travail ou encore de scolariser leurs enfants. Elles seront accompagnées par Adoma en vue d’être relogées. Cinq autres, dont les enfants étaient pourtant scolarisés, « n’étaient pas prêtes à être en autonomie et sont hébergées provisoirement », selon Mme Conca, directrice départementale de la cohésion sociale dans les Bouches-du-Rhône. Les dix-sept familles restantes ont été « invitées » à partir et doivent sûrement errer dans les rues de Marseille. « Nous appliquons seulement des décisions de justice », explique-t-elle. Mais l’établissement de catégories de Rroms estimées en « capacité d’insertion »  peut s’avérer injuste. Les méfaits d’une personne de la cellule familiale peut pénaliser les autres qui s’activent pour trouver un travail ou un logement. « Les plus démunis restent sur le carreau. Bien sûr, il existe de la délinquance et des événements sordides dans cette communauté. Mais c’est le cas de tous les groupes où il y a de la misère », expose Bernard Eynaud de la Ligue des Droits de l’Homme. « Comment vont faire ceux qui ont été expulsés ? C’est le reflet d’une politique de l’autruche. Il faut aussi arrêter le double langage. D’un côté, la préfète à l’égalité des chances essaie d’avancer, mais le préfet de police donne d’autres ordres », finit-il par remarquer.

Philippe Amsellem (La Marseillaise, le 21 août 2014)

Rroms à Marseille. « On ne traite pas le problème, on le fait juste reculer »

le 20 August 2014

Rroms à Marseille. « On ne traite pas le problème, on le fait juste reculer »

L’expulsion des familles installées à Fontainieu est prévue ce matin.

Ce matin à l’aube doit avoir lieu l’expulsion des familles Rroms installées dans le bidonville de Fontainieu, situé dans le quartier de Saint-Joseph. 140 personnes y vivaient depuis 2012 mais il n’en reste aujourd’hui que près de la moitié. Selon un membre de l’ADDAP 13 (Association Départementale pour la Développement des Actions de Prévention) qui devait prendre en charge la réinsertion des Rroms de Fontainieu, « certaines familles sont rentrées au pays, d’autres sillonnent à nouveau Marseille ». Seule une dizaine de familles entre dans un processus d’insertion par le logement, mené sous la houlette de Marie Lajus, Préfète déléguée pour l’égalité des chances et aura la possibilité de bénéficier d’une solution de repli. « Ces familles-là souscrivent à certaines démarches impliquées par ce processus. Elles démontrent une volonté de scolariser leurs enfants, de chercher un emploi », explique Dominique Haezebrouck, membre de la mission bidonvilles à Médecins du Monde.

Des diagnostics parfois iniques

Mais comme pour toute expulsion massive, la question d’un traitement arbitraire des dossiers persiste. D’autant plus quand on sait que les diagnostics établis prennent en compte le groupe familial tout entier et non l’individu seul. Parents et enfants peuvent ainsi être en conformité avec les exigences de la Préfecture tout en pâtissant de l’inconduite d’un autre membre de la famille. Ainsi, une majorité des familles Rroms de la bastide de Fontainieu, lieu appartenant à France Domaine donc à l’État, va être expulsée aujourd’hui. « Le problème n’est pas leur volonté d’insertion. C’est surtout qu’elles n’ont pas été en capacité d’entreprendre de telles démarches », détaille Dominique Haezebrouck. « Ces populations sont les plus vulnérables », s’inquiète-t-elle, même si elle tient à « saluer le travail de Marie Lajus dans la résorption des bidonvilles par l’insertion ».

« Avec ces expulsions, on ne traite pas le problème, on le fait juste reculer », confie quant à lui un membre de l’ADDAP 13 suggérant le sort qui attend ce peuple européen.

Philippe Amsallem (La Marseillaise, le 20 août 2014)

Rroms à Marseille. Toujours sur le carreau

le 15 August 2014

Rroms à Marseille. Toujours sur le carreau

Une soixantaine de personnes et des enfants en bas âge sont encore condamnés à l’errance.

Expulsées le 24 juillet dernier du terrain de Plombières à Marseille, les familles roms subissent toujours une traque sans relâche des forces de l’ordre, les condamnant ainsi à une marche forcée dans la ville de Marseille. Après toutefois une mise à l’abri temporaire dans la nuit de mercredi à jeudi suite aux fortes intempéries de la veille, les quelques 60 Rroms et leurs enfants ne se voient proposer aucune solution par les autorités locales. Une réunion en Préfecture prévue avec les associations militantes aurait dû se tenir aujourd’hui mais a été reportée au 28 août.

En attendant, la situation reste « très préoccupante au niveau humain et sanitaire », rapporte Dominique Haezebrouck de Médecins du monde. « Nous essayons malgré tout de maintenir notre activité auprès des enfants », explique Framboise de l’association Arte Chavalo qui oeuvre aux côtés des familles depuis leur expulsion. Une situation dramatique qui ne permet ni le repos, ni le déploiement de tentes sur le parking où les familles se rassemblent tous les jours. « Les Roms sont obligés de suspendre leur activité de récupération dans les poubelles, ils sont obligés de bouger continuellement avec de nombreux bébés de moins d’un an », lance encore la militante de Médecins du monde après la nuit d’intempéries de mardi durant laquelle « les familles se sont retrouvées dans le tunnel de Plombières, une zone inondable où plus d’un mètre d’eau les y avait délogés avec leurs enfants », selon Arte Chavalo. Depuis maintenant une vingtaine de jours, les familles roms errent à travers la ville, pourchassées par les forces de police de trottoirs en trottoirs.

La Marseillaise, le 15 août 2014

Marseille. « C’est la pauvreté qui est discriminée »

le 11 August 2014

Marseille. « C’est la pauvreté qui est discriminée »

Rroms. Un rassemblement avait lieu hier afin de sensibiliser au sort des familles expulsées de Plombières.

Aux dernières nouvelles, le Maire de Marseille doit passer ses vacances en Irlande, à la fraîche. Dans le même temps, le contraste est saisissant. Des familles Rroms expulsées du boulevard de Plombières se trouvent dans les rues de Marseille, sous une chaleur écrasante et dans des conditions sanitaires déplorables, avec pour seul abri du soleil une ombrière.

C’est celle du Vieux-Port qui accueillait hier un rassemblement visant à sensibiliser la population au sort des Rroms qui se font persécuter sans relâche par la police. Pour l’occasion, soixante Rroms étaient au rendez-vous, dont vingt enfants qui ont participé à une séance de maquillage. « Ils ne peuvent pas manger, aller aux toilettes. Ils se font réveiller par les chiens des policiers. Ils n’ont rien », détaille Hélène, bénévole. Des animations de cirque, avec clowns, jongleurs et échasses au menu, ponctuent le rassemblement. « Avec un peu d’animation, on montre qu’ils sont comme tout le monde. Arrêtons de dire qu’il faut les renvoyer en Roumanie, c’est un peuple européen comme les autres. Il faut les adopter », continue-t-elle.

Sur fond de chasse aux Rroms, relayée par le gouvernement français et par certains médias, la situation de ces familles est d’autant plus préoccupante à trois semaines de la rentrée scolaire. « Les enfants inscrits à l’école doivent y aller de façon décente », tonne Hélène pointant l’aberration d’un enfant qui dormirait dans la rue tout en allant en classe le jour levé.

Cachés dans un parc

Les soixante Rroms présents hier « se cachent dans un parc, à droite à gauche. Ils sont ignorés, mais il faut tous les intégrer », explique Mathieu Salvetat, de l’ambassade Rumaness, qui œuvre pour la mémoire Manoush. Par excès de zèle ou convictions personnelles, les policiers qui les traquent leur mènent la vie dure. « Je me suis fait insulter de clochard par un commissaire. On a même menacé de m’emplâtrer », témoigne-t-il.

Pour Framboise de l’association Arte Chavalo (littéralement, art des minots), « on traite mal les Roms car ils sont pauvres et qu’ils font les poubelles ». Elle écarte toute dimension ethnique dans le rejet global dont est victime cette population. « Quand il y a Latcho Divano, les gens sont contents. Mais quand ils font les poubelles…, illustre-t-elle. C’est bien la pauvreté qui est discriminée. »

« Ils ont peur de la police. Les enfants vivent dans la rue. Il faut que les autorités s’activent », alerte Razvan, Rrom arrivé en 2008, qui travaille aujourd’hui en tant que volontaire civique au Secours catholique. Sa mission est d’inscrire les enfants à l’école. « Mais il faut qu’il aient un lieu stable », espère-t-il. Avec la rentrée qui approche, la situation devient urgente et un statu quo les marginaliserait davantage.

Philippe Amsellem  (La Marseillaise, le 11 août 2014)

Roms à Marseille. Jean-Marc Coppola interpelle le Préfet

le 08 August 2014

Roms à Marseille. Jean-Marc Coppola interpelle le Préfet

L’élu communiste dénonce dans une lettre la situation sanitaire des familles.

Jean-Marc Coppola, Vice-Président communiste de la Région Paca et Conseiller municipal de Marseille, interpelle le Préfet Cadot dans une lettre rendue publique sur le sort fait aux Roms de Marseille. « Je ne peux me résoudre à fermer les yeux sur la situation sanitaire des familles Roms de Marseille, qui atteint l’extrême précarité. Je suis inquiet au point de craindre pour leur vie, si des mesures d’urgence ne sont pas mises en œuvre », écrit-il notamment.

« Je vous demande de mettre un terme au scénario du pire »

« Conscient que le relogement stable est complexe, je reste choqué par l’acharnement avec lequel les forces de l’ordre agissent pour rendre un peu plus difficiles et in- humaines les conditions de vie de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, ressortissants de l’Union européenne. Veut-on provoquer un drame ? », interroge Jean-Marc Coppola avant d’insister : « Loin de régler la situation d’urgence dans laquelle se trouvent ces familles, les évacuations aggravent un peu plus leur détresse. Tant que des solutions durables ne leur seront pas proposées, ces personnes continueront à errer de site en site, insalubres et dangereux. Pour les enfants, les conséquences sont encore plus terribles : chaque expulsion implique une déscolarisation et donc la privation d’un maillon essentiel à l’insertion ».

L’élu communiste poursuit : « Je vous demande de mettre un terme au scénario du pire et d’engager de véritables actions pour ne pas condamner des hommes, des femmes et des enfants à la misère, à la maladie, contre lesquelles ils se battent quotidiennement. Je vous garantis que vous pouvez compter sur la mobilisation et la réflexion des associations, de militants politiques et d’élus, de citoyens pour élaborer des réponses à leurs besoins vitaux », conclut-il.

La Marseillaise, le 8 août 2014

Marseille. Ils demandent une trêve pour les familles

le 07 August 2014

Marseille. Ils demandent une trêve pour les familles

Rroms. La traque policière menée par les autorités se poursuit depuis l’expulsion du boulevard Plombières le 24 juillet, les associations appellent à la mobilisation.

Elles sont encore plusieurs familles, quelques 60 personnes dont plus d’un tiers d’enfants en bas âge, à continuer à subir une marche forcée dans les rues de Marseille après avoir été délogées le 24 juillet dernier du boulevard de Plombières. Depuis, la traque policière continue et aucun répit n’est accordé aux familles expulsées dont l’état d’épuisement se dégrade de jour en jour. Une situation jugée « désespérée » par les associations qui soutiennent les Rroms au quotidien et dont les moult rencontres en Préfecture sont restées infructueuses. « Les autorités se félicitent de la mise à l’abri temporaire de quelques familles », raconte Caroline Godard de Rencontres tsiganes, « mais elles sont encore nombreuses à subir une marche forcée et sont de plus en plus épuisées. »

Une situation dramatique qui amène les associations militantes à se mobiliser via l’interpellation prochaine du Préfet et quelques actions menées dans l’urgence par d’autres organisations pour dénoncer une « situation humanitaire dramatique et intolérable » et « que soit accordée une trêve jusqu’à la mise à disposition d’un terrain adéquat », précise cette fois Framboise de l’association Arte Chavalo dont un texte d’appel au rassemblement a été lancé hier en vue d’une manifestation publique organisée dans les jours prochains. « Pas une seule journée n’est passée sans que la police ne vienne les déloger du moindre bout de terre où elles se sont posées. Jour et nuit elles sont pourchassées et la police a reçu l’ordre de ne leur laisser aucun répit jusqu’à ce qu’elles quittent la ville », raconte encore la militante d’Arte Chavalo à propos des familles délogées chaque matin des différents parkings et squares jouxtant le boulevard de Plombières. « Nous dénonçons la politique discriminatoire qui est menée à leur encontre et qui génère pour la population dans son ensemble de graves risques de troubles à l’ordre public auxquels sont exposés des enfants et des personnes innocentes », indique-t-on encore en sollicitant la Ville de Marseille afin que soit mis à disposition, « en urgence et de manière provisoire, un terrain et des conditions sanitaires acceptables pour recevoir ces familles et permettre aux associations de faire leur travail de scolarisation et d’accompagnement social vers les organismes spécialisés ». Devant cette traque continue et l’absence totale de réponse face à la situation humanitaire dramatique que connaissent ces personnes laissées sans toit ni soin, l’organisation a décidé hier avec l’accord des familles d’occuper un terrain vacant de la ville de Marseille « afin d’alerter les pouvoirs publics, l’État et l’Europe en vue de demander la mise en place d'une solution d’urgence afin de répondre à ce scandale humanitaire ». Une initiative péniblement lancée en même temps que la célébration de la mémoire des Gitans déportés dans les camps de concentration en août 1914.

La Marseillaise, le 7 août 2014

Situation des Roms. Courrier de Jean-Marc Coppola au Préfet

le 05 August 2014

Situation des Roms. Courrier de Jean-Marc Coppola au Préfet
Jean-Marc Coppola
Vice-Président
Délégué aux Lycées, au Patrimoine et aux Investissements Régionaux

à

Michel Cadot
Préfecture de la Région PACA
Place Félix Baret
CS 80001
13282 Marseille Cedex 06

Marseille, le 5 août 2014

Monsieur le Préfet,

Je me permets de vous solliciter car je ne peux me résoudre à fermer les yeux sur la situation sanitaire des familles Roms de Marseille, qui atteint l’extrême précarité. Je suis inquiet au point de craindre pour leur vie, si des mesures d’urgence ne sont pas mises en œuvre.

Conscient que le relogement stable est complexe, je reste choqué par l’acharnement avec lequel les forces de l’ordre agissent pour rendre un peu plus difficiles et inhumaines les conditions de vie de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, ressortissants de l’Union européenne.

Veut-on provoquer un drame ?

Loin de régler la situation d’urgence dans laquelle se trouvent ces familles, les évacuations aggravent un peu plus leur détresse. Tant que des solutions durables ne leur seront pas proposées, ces personnes continueront à errer de site en site, insalubres et dangereux. Pour les enfants, les conséquences sont encore plus terribles : chaque expulsion implique une déscolarisation et donc la privation d’un maillon essentiel à l’insertion.

Je ne vous apprends rien. Je vous demande de mettre un terme au scénario du pire et d’engager de véritables actions pour ne pas condamner des hommes, des femmes et des enfants à la misère, à la maladie ou même pire, contre lesquelles ils se battent quotidiennement.

Je vous garantis que vous pouvez compter sur la mobilisation et la réflexion des associations, de militants politiques et d’élus, de citoyens pour élaborer des réponses à leurs besoins vitaux.

En espérant que mon courrier et votre sens de la dignité humaine vous convainquent d’agir, je vous prie d’agréer, Monsieur le Préfet,  mes sincères salutations.

Jean-Marc Coppola
Vice-Président du Conseil Régional,
Conseiller Municipal de Marseille

Hôtel de Région
27, place Jules-Guesde
13481 Marseille Cedex 20
Téléphone : 04 91 57 53 25
Télécopie   : 04 91 57 53 48
www.regionpaca.fr
 
 
 
 
 
 
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